JDT Libéré : l'heure du grand départ
A deux jours du grand départ du jeudutour, le JDT Libéré dresse un état des lieux des forces en présence et vous propose un focus sur la variété des préparations choisies par les principaux protagonistes. En effet, dans le monde hyper concurrentiel du e-cyclisme, chaque équipe y va de ses innovations ou de ses traditions pour que leurs coureurs arrivent les plus affutés possible et puissent tenir la distance des trois semaines de compétition.
Commençons par La Banane charentaise et Andy Schneck, les stakhanovistes de l’entrainement, qui n’ont pas hésité à le pousser régulièrement jusqu’à 6 heures du mat. Tantôt vus à Copa, tantôt à Cabana, ils ont laissé un souvenir ému à la population locale. « Un ou deux clients de ce genre là en plus et il n’y a plus un tavernier malheureux sur le continent » déclare un responsable d’un établissement de nuit douteux. Depuis leur passage, le pinot des Charentes (AOC) s’est imposé comme la nouvelle boisson nationale au Brésil…
A l’inverse, Le Cobra lézarde, an attendant son heure, gobant tour à tour un mulot ou un Yogi. Méfiance toutefois, cher reptile, l’abus de Yogi peut être indigeste tant il a la peau dure, particulièrement quand la route s’élève !
Tatien, lui, a changé ses habitudes. Stage de préparation à Lourdes, il profite du fait que l’eau bénite ne soit pas encore inscrite sur la liste des produits dopants pour contrecarrer une scoumoune tenace, le tout entre deux prières à Sainte-Jeannie. Yo, au contraire, n’a rien changé aux siennes depuis sa victoire en 2022. Rien de tel que la belote coinchée pour s’entrainer à jouer les bonnes cartes au bon moment.
Clara qui doit faire gagner à elle seule la section basket du Bénévent-CTC et l’équipe e-cycliste Goigoux Père&Fille, a été claire avec Fred. En l’absence de coups d’éclat cette année, son contrat ne sera pas renouvelé.
Fifi, leader unique de sa formation au nouveau sponsor, sainte-inquisition.com (site de vente en ligne de produits réservés à un public averti) est au four et au moulin (mais surtout au four). Son staff essaie bien de résoudre les problèmes liés à son cuissard en toile de bure, qui, outre les soucis d’aérodynamisme, lui provoque d’insoupçonnables douleurs à la selle (et ce malgré plusieurs applications quotidiennes de rhum des îles) mais rien n’y fait. Il reste concentré à ne pas aiguiser ses instruments de torture qu’il est prêt à dégainer à la première entorse au règlement. « Sinon, ça va trop vite, c’est pas marrant ». Tout en les contemplant, il nous confie : « C’est d’une beauté… A part un bûcher, je vois pas ce qu’il y a de plus beau ». Pas rassurés, nous préférons ne pas nous attarder…
Client préférentiel du juge suprême, Deback est prêt pour ce début de jeudutour mais il angoisse au sujet de cette étape de montagne qui arrive si vite. Les trois premières, certes, – il en est certain – correspondent tout à fait à Alaphilippe qu’il compte bien jouer trois fois, mais ne devrait-il pas surprendre pour la quatrième en jouant un coureur qu’il n’a pas déjà joué ? Faut-il dire à l’esthète que le Montluçonnais ne s’aligne pas cette année ou le laisser à ses obsessions ? Après tout, Picasso n’a-t-il pas eu sa période bleue avec le succès que l’on sait ?
Ce départ italien inédit attise en tout cas toutes les convoitises. Gaoutcho épluche avec la plus grande attention la liste des engagés à la recherche de ce coureur unijambiste auquel personne n’aura pensé et qui permettra à ce baroudeur de l’extrême d’avoir ce fameux « coup d’avance ».
Papizinzin est aussi aux taquets. Fini le pignon fixe ! Le voilà enfourchant une bicyclette équipée d’un… « dérailleur » ! Oh, il n’était pas convaincu de prime abord : « Encore un gadget ! Ils ne savent plus quoi inventer, ces jeunes. Ce sera un feu de paille, dans cinq ans on n’en parle plus » éructait-il, boyaux entrelacés autour du torse. Mais Mamiezinzin a su le convaincre : « Tu disais la même chose de ton gramophone et maintenant, tu ne peux plus t’en passer ! »
Autre ancêtre, Mail, ce grand coureur du siècle dernier, a décidé lui aussi d’entrer dans l’e-cyclisme moderne ! Fini le mousseux dans la topette, il est désormais à la recherche des fameux gains marginaux au moyen d’une préparation méthodique pour retrouver son lustre passé. Il est vrai qu’il n’a plus le choix. Dans une équipe pléthorique au sein de laquelle de nombreux talents émergent (Vanina, Michel, Martin et Jules pour ne citer qu’eux), son leadership est de plus en plus contesté par le manque de résultats.
Dans la catégorie star déchue, L’Aigle de Clermont-Ferrand est de retour dans le vélo. L’échec cuisant de son dernier ouvrage « Les oiseaux se cachent pour courir » a convaincu son éditeur de ne plus le soutenir. Un comble quand on sait qu’il ne s’agit ni plus ni moins de Michel Ramos, directeur des éditions « Rapace du Puy-de-Dôme ». Mais il vrai qu’un seul exemplaire vendu, ça fait peu. Même les presses universitaires de Clermont-Ferrand, pourtant peu regardantes sur le box-office, n’en veulent plus. Contraint de revenir au plus haut niveau, le volatile s’est aligné sur l’épreuve de la Montée Infernale le 13 avril dernier. Nous préférons par pudeur ne pas dévoiler le temps qu’il a réalisé et qui ne peut s’expliquer que par une charge très lourde d’entrainement, ce qui en dit long sur ses ambitions.
Ces champions sur le retour peuvent-ils constituer des rivaux de taille à challenger le tenant du titre, Max La Menace, à peine trois participations et un premier sacre qui dépoussière le palmarès du jeudutour. On peine à y croire. Tout laisse à penser qu’il faudra s’en remettre encore et toujours à l’Idole des foules, à celui qui déchaine les passions et enflamme les admiratrices sur son passage. Appelez-le comme vous le souhaitez, Lulu ou L’Elu(lu). Soyez certain que nous saurons vous narrer, avec toute l’impartialité qui a fait du JDT Libéré le média officiel du jeudutour, ses exploits à venir mais aussi faire une place à ceux des autres concurrents si toutefois il leur en laissait l’opportunité.
Côté féminin, Fofie trouvera en Marie Geis, lauréate du classement de la montagne l’an dernier, une rivale de choix si elle parvient à ne pas laisser trop de plumes dans les étapes de plaine. Vanina reste, elle aussi, en embuscade. Quant à Josie, sa motivation ne fait pas de doute. D’après les dires de Mail, ses premiers appels pour savoir si elle pouvait enregistrer son vote pour la première étape remontent à fin février. Professionnalisme, quand tu nous tiens !
Chez les jeunes, la bataille fait rage : Milo et Vélociraptor apprennent vite au contact du leader de l’équipe Ducher mais les jeunes pousses de l’équipe Maillard, Martin et Jules, ne sont pas en reste et feront tout pour contester la suprématie de Kiki Poulet. Attention également au nouveau venu, Johan, transfuge du tennis, qui pourrait créer la surprise s’il apprend à pédaler sans petites roues d’ici samedi…
A moins de quarante-huit heures du départ du jeudutour, il tarde à tous ces forçats du clic de savoir enfin si leurs choix de préparation porteront leurs fruits. Tous, en tout cas, se disent prêts à en découdre. Gageons qu’à Firmini, certains se verront confortés mais que d’autres auront déjà vu s’envoler une partie de leurs ambitions….
Lulu
Grand Reporter au JDT Libéré